08 juin 2007

Pause

Je mets ce Blog en pause pour un temps indéfini. J'ai énormément de choses à écrire, mais très peu de temps pour le faire, surtout que je travaille en ce moment sur un autre projet de Blog, de fond celui-là, avec de vrais morceaux de réflexion philosophique à l'intérieur.

Je vous tiens au courant dès qu'il est en ligne, mais soyez rassurés, d'une manière ou une autre, je ferai la jonction entre les deux.

Y.

02 mai 2007

Autoroute déserte et Wittgenstein

Ainsi donc ai-je décidé de rester dans mon collège lot-et-garonnais l'année prochaine. Il ne sera sans doute pas facile de vivre une moitié de la semaine à Agen et l'autre moitié à Paris, mais "aux âmes bien nées ... "

Je sais, c'est un peu abrupt comme introduction mais on fait comme on peut, hein.

Non, puisqu'il faut parler de quelque chose, soyons original, laissons la politique de côté,

(j'vous jure, dans ma vraie vie, je fais plus que ça, militer, tracter, boîter, discuter, débattre, angoisser, convaincre, déprimer, espérer, pleurer de joie (ou pas), prier, stresser, ...)

et parlons de trucs sans intérêts, ce qui, vous le reconnaîtrez aisément, est ma spécialité.

-----------

Bizarrement, en revenant de Bordeaux jeudi dernier, j'ai repensé à Wittgenstein. Oui ça m'arrive, de temps en temps. Déformation professionnelle, tu vois le truc ? Hop, une petite pensée philosophique par ci, une petite réflexion qui mange pas de pain par là. En l'occurrence, faut me comprendre, y'avait personne sur l'autoroute. Pas même deux poids lourds à la ronde pour s'éclater au jeu du "je-te-double-gros-con-et-en-plus-je-te-nargue-à-coups-de-klaxon", le truc qui dure 5 minutes et qui fait bien chier les 300 automobilistes qui s'entassent derrière et dont je fais TOUJOURS partie. Non, vraiment, personne.

Et que croyez vous qu'il advînt ? Wittgenstein, pardi. Je m'attendais vraiment pas à le croiser, celui-là. Hegel, encore. Marx, pourquoi pas. Ou Bergson, tiens. En fait, la liste est longue. Tous, sans doute, tous (oui, même Saint-Augustin, Dieu m'en est témoin) mais pas Wittgenstein.

Donc, Bordeaux - autoroute - pas un chat - moteur qui ronronne - radio qui crachotte - et paf! Wittgenstein.

Mon cerveau s'est retourné comme une crêpe. En deux temps trois mouvements, Wittgenstein en avait fait le siège et je rendais les armes. Un coup de maître.

C'est là que j'ai commencé à délirer. A moment donné, je crois que j'ai même pensé quelque chose comme "hé mais c'est qu'il a peut-être raison, en plus".

Mon Dieu, j'en tremble encore.

18 avril 2007

Blog, marguerites et bordel

Il est des blogs comme des fleurs.

Des être fragiles dont le coeur bat au rythme des saisons et des évènements du monde. Des êtres vivants, dirions nous, et - qui sait ? - nous aurions probablement raison.

Fleur, ce blog a connu sa période de repos, endormi sous une épaisse couche de tristesse, de remord, de regret.
Fleur, il renaît à présent, bien aidé, il est vrai, par un printemps riche en évènements politiques.
Or, plus qu'une autre, mon âme se nourrit de ces lentes pulsations - bien trop irrégulières à mon goût - que seule émet la Politique, cette ombre qui plane constamment sur nos vies.
Fleur, ce blog va évoluer parce que j'ai évolué, et c'est bien comme ça.

Un peu plus politique, un peu plus sérieux, un peu moins centré sur moi (Dieu merci je n'étais donc pas condamné à exorciser mes démons) et beaucoup plus sur les autres.

Et comme aux fleurs dont les couleurs attirent et flattent la vue, vous lui pardonnerez ses excroissances, sa dissymétrie, son côté bancal.

Et puis, la vie c'est aussi le bordel, c'est même peut-être le bordel avant tout. J'ai compris ça récemment et je crois qu'il faudra y réfléchir un peu plus longuement. Peut-être que la perfection, c'est le juste équilibre - toujours approché, jamais atteint - entre l'organisation du bordélique et la "bordélisation" de l'organique ?
Plus tard...

Alors, en résumé, ce blog oscillera entre billets politiques et philosophiques que je tâcherai de rendre clairs pour les premiers, longs pour les seconds, mais aussi de petites chroniques de ma vie de surveillant, et parce qu'on n'échappe jamais à soi-même, je pense ne pas trop me griller en annonçant que je ferai encore la part belle à mes états d'âme.

Il est des blogs comme des fleurs.
Si le mien pouvait ressembler à une marguerite qu'on effeuille de temps en temps, comme pour se changer les idées, cela me conviendrait assez.

Un blog comme une fleur et des billets comme des pétales.
Voilà un joli programme pour un joli jour de printemps.


10 avril 2007

Le gène de la connerie ?

Plus que douze jours avant le vote. Et une campagne qui part en vrille.

Prenez ces propos incroyables de Sarkozy sur la génétique et le "caractère inné", selon lui, de la pédophilie et du suicide.
Sitôt prononcés, ces mots ont été vivement condamnés par l'ensemble des généticiens, des humanistes, chrétiens, répuclicains de tout bord. Tant mieux.

Deux ou trois choses à dire, quand même, sur ces propos dangereux qui rappellent bien des mauvaises choses.

1) Sarkozy défendant l'idée d'un déterminisme, lui le tenant d'un libéralisme forcené, c'est quand même sacrément paradoxal.
Ben quoi Nicolas ? Quid de la liberté d'entreprendre, de la liberté des hommes ? Quid de la volonté humaine ? Il n'est pas lieu ici de disserter sur l'opposition fondamentale entre déterminisme et liberté humaine, mais sa simple évocation témoigne sans doute de la contradiction idéologique interne au candidat de l'UMP.
Et surtout de son opportunisme politique.


2) Plus grave, la pente glissante sur laquelle se place N. Sarkozy. Evidemment, celui-ci n'a en tout état de cause pas fait mention d'eugénisme, mais ses propos ouvrent la voie à toute une série de questions qui renvoient au début du XXème siècle, et que la science, si naïve, croyait avoir à jamais écartées.
Déjà, il y a un an, Sarkozy voulait s'employer à déceler les délinquants dès l'âge de trois ans. Bien heureusement, là encore, c'est toute la communauté des psychiatres, psychologues, sociologues, neurologues, qui a protesté contre ce projet.
Néanmoins, ces tentatives récurrentes de dénicher au sein de l'individu les traces préexistantes d'une "fêlure originelle" ou d'une prédisposition au meurtre, à la pédophilie, au crime, manifestent bel et bien d'une idéologie néo-conservatrice très en vogue dans certains milieux américains.
Ce n'est donc plus la société, dans sa violence et sa dureté qui serait responsable du basculement de certains individus. La psychologie ? Renvoyée elle aussi à ses chères études. Toutes ces sciences humaines qui racontent un parcours, une histoire des individualités ne signifient plus rien dès lors qu'on leur substitue la détermination des gènes et de l'ADN.
Le déterminisme, c'est la négation des histoires individuelles, des trajectoires et des variations, des rencontres et du mouvement. De la vie elle-même.

3) Plus inquiétante encore la défense de Nicolas Sarkozy. Interrogé ce matin (France 2) sur ces propos, il précise :

"Qui peut me dire que c'est normal d'avoir envie de violer un petit enfant de trois ans? Est-ce que c'est un comportement normal ?"

Personne ne peut le dire en effet... Et heureusement ! Mais ainsi, dès que l'on n'est pas d'accord avec Sarkozy, cela signifie de facto que nous trouvons "normal d'avoir envie de violer un enfant de 3 ans" !
Pense-t-il vraiment cette énormité ? Je me sens personnellement humilié par ces propos, humilié et insulté.
Si Nicolas Sarkozy renvoie tous les gens qui osent contester ses idées du côté des pédophiles, des fraudeurs, des criminels, alors ce type-là est fêlé.
Véritablement branque.

Relisez bien ces deux phrases.

"Qui peut me dire que c'est normal d'avoir envie de violer un petit enfant de trois ans? Est-ce que c'est un comportement normal ?"

Imaginer ce mec à la tête de la France me fait vraiment flipper. Et ce n'est pas exagéré.