02 mai 2007

Autoroute déserte et Wittgenstein

Ainsi donc ai-je décidé de rester dans mon collège lot-et-garonnais l'année prochaine. Il ne sera sans doute pas facile de vivre une moitié de la semaine à Agen et l'autre moitié à Paris, mais "aux âmes bien nées ... "

Je sais, c'est un peu abrupt comme introduction mais on fait comme on peut, hein.

Non, puisqu'il faut parler de quelque chose, soyons original, laissons la politique de côté,

(j'vous jure, dans ma vraie vie, je fais plus que ça, militer, tracter, boîter, discuter, débattre, angoisser, convaincre, déprimer, espérer, pleurer de joie (ou pas), prier, stresser, ...)

et parlons de trucs sans intérêts, ce qui, vous le reconnaîtrez aisément, est ma spécialité.

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Bizarrement, en revenant de Bordeaux jeudi dernier, j'ai repensé à Wittgenstein. Oui ça m'arrive, de temps en temps. Déformation professionnelle, tu vois le truc ? Hop, une petite pensée philosophique par ci, une petite réflexion qui mange pas de pain par là. En l'occurrence, faut me comprendre, y'avait personne sur l'autoroute. Pas même deux poids lourds à la ronde pour s'éclater au jeu du "je-te-double-gros-con-et-en-plus-je-te-nargue-à-coups-de-klaxon", le truc qui dure 5 minutes et qui fait bien chier les 300 automobilistes qui s'entassent derrière et dont je fais TOUJOURS partie. Non, vraiment, personne.

Et que croyez vous qu'il advînt ? Wittgenstein, pardi. Je m'attendais vraiment pas à le croiser, celui-là. Hegel, encore. Marx, pourquoi pas. Ou Bergson, tiens. En fait, la liste est longue. Tous, sans doute, tous (oui, même Saint-Augustin, Dieu m'en est témoin) mais pas Wittgenstein.

Donc, Bordeaux - autoroute - pas un chat - moteur qui ronronne - radio qui crachotte - et paf! Wittgenstein.

Mon cerveau s'est retourné comme une crêpe. En deux temps trois mouvements, Wittgenstein en avait fait le siège et je rendais les armes. Un coup de maître.

C'est là que j'ai commencé à délirer. A moment donné, je crois que j'ai même pensé quelque chose comme "hé mais c'est qu'il a peut-être raison, en plus".

Mon Dieu, j'en tremble encore.