22 décembre 2005

Sous la Table

C'est bien connu, les promesses sont faites pour être rompues, sinon elles vous hantent à jamais, elle s'abattent sur votre vie et mettent en pièce le semblant de destin que vous vous étiez forgé(par hasard, bien sûr).

Demandez à Inès ce qu'elle en pense. Demandez lui de vous expliquer quelle relation j'entretiens avec mes promesses.
Elle vous dira, et elle dira juste.

C'est dans cet esprit que je décide de revenir un petit peu sur mes promesses et sur mon blog, ce qui ravira à coup sûr Vanessa.

L'heure n'étant pas encore au bilan de l'année 2005 (et il y aura beaucoup beaucoup de choses à dire), je pensais juste faire un petit billet pour remercier Thomas, Loraine, Mathieu, Manu et Laure (ainsi que les parents de Loraine et le papa de Manu) pour la soirée que nous avons passée hier soir...

Ce n'est pas seulement la raclette, ce n'est pas seulement la dégustation de vin blanc, ce n'est pas seulement la partie mémorable de Trivial Pursuit, ce ne sont pas seulement toutes ces choses qui ont fait de cette soirée un moment inoubliable.

Non. C'est la magie de l'instant, c'est le fait d'être tous réunis, entre amis, d'être (enfin!) ensemble. C'est la rareté qui fait l'importance et l'intensité de ces moments-là.

Cette soirée, jamais je ne l'oublierai. Ce soir là, les regards en disaient plus long que beaucoup de paroles.

A ce propos, je me souviens maintenant d'un vieux discours,

(Parle peu mais écoute. Donne l'impression de ne pas être là, fais toi oublier, cache toi au bord des regards, place toi juste là où la vision se trouble, là et nulle part ailleurs)

un discours qui fait partie de moi à présent. Un certain Cort ne serait pas peu fier de moi, je crois. J'espère.

Tu vois Cort, les jours avancent vers moi de plus en plus rapidement, ils accélèrent et accélèrent et accélèrent mais je me tiens droit, je n'oublie pas ce qu'on m'a appris, ce qui fait de moi un homme. Je n'oublie pas mais comment le pourrais-je ? On n'oublie pas ce qu'on est.

On n'oublie pas son petit terrain vague qui flotte autour de nous, jamais loin, qui (tous en choeur!) flotte juste derrière.
Et sur lequel parfois poussent des roses.

Je ne change pas, tu vois. Je crois toujours plus aux regards qu'aux paroles.

(Les lèvres mentent, gamin. Les yeux, jamais.)

Que ne m'a-t-on jamais rien dit de plus vrai ?

Hier soir, autour de la table, encore une fois, comme toujours, je ne me souviens pas avoir beaucoup parlé.

Et grâce à Dave Matthews Band, je me suis souvenu que ma vraie place, je veux dire celle de mon âme, ne sera jamais autour d'une table. Mais en dessous.

A rêver.

(I'm playing under the table and dreaming)

21 décembre 2005

The Last Stop

Go in from the noise for a while
Rest your weary head my good friend
No need to worry yourself a while
The world will do without you for a night
Lay down now
Oh for now, its goodbye
For now goodbye
Y'all stay alright
Till we meet again, goodbye
Y'all goodnight
See, love its your night
Oh its a pleasure for us tonight
For now, goodbye
Goodbye


Passez tous de joyeuses fêtes de fin d'année.
Sauf imprévu, on se revoit en 2006.

16 décembre 2005

Tripping Billies

Ce serait une chanson qui commencerait sans doute comme ça :


We were above
You standing underneath us
We were not yet lovers
Dragons were smoked
Bumblebees were stinging us
I was soon to be crazy
Eat, drink and be merry
For tomorrow we die


et qui finirait peut-être comme ça :


So why would you care
To get out of this place
You and me and all our friends
Such a happy human race
Eat, drink and be merry
For tomorrow we die


Cette chanson serait alors presque parfaite, on la trouverait sur un album de Dave Matthews Band et elle s'appellerait Tripping Billies.

13 décembre 2005

Row, row, row your boat

Row, row, row your boat
Gently down the stream.
Merrily, merrily, merrily, merrily,
Life is but a dream.


A chanter en pleurant, il paraît que c'est bien mieux.

12 décembre 2005

Poussière

Un bon coup de pied au derrière, voilà qui s'imposait. Je ne remercierai jamais assez Joel de me l'avoir donné. De me l'avoir donné au bon moment, celui où on commence juste à douter et pas encore à désespérer, le moment de tous les possibles et donc le moment le plus dangereux.

Alors merci à Joel, merci à Sabi, merci à Cyd, j'avais bien besoin d'un coup de fouet. Nous quatre savons à quelle vitesse les mondes s'écroulent (mais surtout les plus beaux), nous quatre avons fait l'expérience de la poussière tout autour,

(Tout n'est que poussière autour de moi et oh mon Dieu je crois bien que je dégueule de la poussière)

nous quatre vivons dans la crainte de la poussière, mais ne l'avons-nous pas mérités ?
N'est-ce pas ce pacte qui nous lie, cette fausse résignation, cette froide fatalité ?

Et si nous étions nés deux siècles trop tard ? Et si nous étions d'une époque révolue, voyageurs des temps, naufragés amnésiques ?

Cela expliquerait la poussière. Peut-être.

Au fond, je crois que tout tourne autour de R., tout tourne autour de lui. La voici, notre douloureuse vérité.
R. est parti, R. est passé et nous n'y pouvons rien.

Ne nous reste qu'un petit tas de poussière. R. est poussière et ça nous tue.

(Oh mon Dieu je crois bien que je dégueule de la poussière)

De ce petit tas de poussière, un jour nous ferons un livre. Nous en ferons une histoire et un monde oublié renaîtra.

Alors, fidèles à nous-mêmes, fidèles à ce en quoi nous croyons, fidèles à R., sa vie et sa mémoire, nous n'oublierons pas ce vers d'Aragon :

Je ne serai pour personne une excuse, pour personne un exemple.

11 décembre 2005

Je ne suis pas les autres

Je ne suis pas les autres, bon sang. Je ne suis pas les autres et tu vas te mettre ça dans le crâne.

Je ne suis pas les autres, les autres c'est bon pour tout le reste, les petites choses de la vie, les tracas quotidiens.

Je ne suis pas les autres, d'ailleurs c'est toi qui me l'a dit un soir.
Et puis, tu voulais que je te passe un coup de fil, non ?

Watch out poupée, me voilà !

10 décembre 2005

Pas trop loin


Aujourd'hui, Zab m'a demandée où je souhaitais mourir.

La question est précise, ma réponse un peu moins.

Je ne sais pas où je mourrai exactement, mais je veux que ce soit près d'elle.
Pas trop loin de son coeur, à portée de ses bras.

Je voudrais que mon dernier souffle se mêle au sien.

Mon frère

Je voudrais m'excuser auprès de toi. Je voudrais m'excuser, tu vois. Toujours trop tard, toujours trop lâche. Après, c'est plus facile, évidemment. Après, après, après... Mais quoi ? Comme si ça suffisait...Bien sûr que non.

Crois moi, les choses ne changeront pas de sitôt. Ô Discordia, tout finit par disparaître ici. Tout nous échappe. Même toi. Tu m'échappes, tu t'en vas mais reste, reste bon dieu, reste, c'est ce qu'on s'était promis. Tu devais rester, je devais être là pour toi.

Bien sûr ça n'a pas été le cas. J'ai toujours voulu être près de toi, j'ai toujours cru l'être. J'accepte l'échec à présent.

Je suis de ces êtres qui meurent seuls. Je le sais, et ça me terrifie, ô mon Dieu, ça me terrifie tellement de le savoir, de sentir le poids de la fatalité des choses. C'est pesant l'absence, c'est la plus pesante de toutes les choses.

Je n'ai jamais aimé que peu de gens. Mais tu en faisais partie, mon ami.
Tu as toujours compté, mon frère.

Mon petit frère. Un jour nous danserons de nouveau ensemble. Nous danserons et nous serons pour toujours des frères.

"C'est ici qu'est la rose, c'est ici que l'on danse"

07 décembre 2005

Eternal sunshine



Voilà. Je viens enfin de voir "Eternal sunshine of the spotless mind".

Je n'ai pas envie d'en faire une longue critique détaillée, je n'en ai ni l'envie ni la patience. Et puis je crois aussi que trop en parler, c'est en tuer la magie. Mais je ne dis ça que des bons films.

Celui-ci en fait partie. Il est même au-delà du bon film, il est le bijou que j'attendais de voir depuis...hé bien...depuis avant. Je n'ai pas la mémoire des films en eux-mêmes, je n'ai que la mémoire des moments passés et des sentiments procurés.

Ce qui est différent avec Eternal sunshine, c'est que malgré la beauté de l'histoire, malgré sa magie, j'en sors terrifié. Absolument terrifié.

Certains de ceux qui me connaissent savent à quel point je suis nostalgique et à quel point je chéris mes souvenirs. Mes souvenirs sont mes trésors intimes. Je n'en veux perdre aucun.
Je m'en fabrique constamment, je dépoussière les anciens, les vieux, ceux qui menacent de tomber dans l'oubli.

Mes souvenirs sont l'armure de mon âme, sans eux je suis nu. Sans souvenirs je ne suis rien.

Et ce film, ce putain de film, il me terrifie. Parce qu'il donne à voir des souvenirs qui s'effacent, et après tout, who's care, parce que l'important c'est le moment présent, c'est le chemin qu'on trace ensemble, là, maintenant, immédiatement.

Je ne sais pas avancer sans regarder derrière, j'avance j'avance j'avance mais je tourne la tête et je vois d'où je viens, je me vois enfant, je me regarde moi même, je suis avec mes autres moi-même, tous mes autres, et alors oui, j'avance en sécurité.
Mes souvenirs sont l'armure de mon âme.

Dieu que ce film est terrifiant qui me montre l'absurdité de ma vie. L'inanité de ma stratégie. La stratégie de ma vie. Il me ramène à mes peurs les plus primitives, les plus profondes, infantiles, infantilisantes, déroutantes, sans fondement, infinies, abyssales.

Ces êtres qui s'effacent dans le noir, ces couleurs qui s'évanouissent, ces paysages, espaces qui s'évaporent. Qui n'ont donc jamais existés.

La fin du film me paralyse, parce qu'elle donne à voir deux êtres nouveaux, deux nouveaux nés, sans mémoire des anciens, les vrais, ceux qui ont disparus dans le néant de la réalité.

L'oubli m'obsède. Je ne sais pas encore pourquoi je m'accroche autant à mes souvenirs. A l'avant, l'autrefois. Encore encore et encore.

N'ont-ils pas compris, ces deux amants, qu'au delà de leurs souvenirs, c'est eux qui ont été effacés ? Qui sont-ils à présent ? Qui prétendent-ils être ?

Eux s'en moquent, c'est leur passé.
Pas moi.

Arrachez mes souvenirs, enlevez moi une partie de ma vie.
Je suis nu. Et j'ai peur d'en crever.

02 décembre 2005

Juicy

Audrey cherche depuis des semaines la fameuse chanson du teaser ABC consacré à Desperate Housewives.

Audrey a de la chance de me connaître, je lui ai trouvé - et il faut bien dire que cette musique convient parfaitement à la série.

Non, Audrey, ne me remercie pas. Entre drogués, on s'aide.

(La chanson, "Juicy", est maintenant disponible dans la Radio.)