23 juin 2006

Nulle part

Je note avec intérêt que la conversation de l'autre soir avec Nico et les autres a eu des effets plus qu'inattendus :-)

Anyway, félicitations à vous.

Tiens, maintenant que j'ai l'esprit un peu plus clair - et libre -, je me suis dit que j'avais le droit de recommencer à réfléchir.

Alors, l'autre jour, je marchais au milieu de la foule bordelaise, et je me suis rendu compte d'une chose : en plus de 8 ans, je n'ai jamais rencontré, et je dis bien jamais, la 'fille idéale' que mon imagination d'adolescent s'est construite au fil des ans.

Depuis toujours je la voyais brune, cheveux longs très raide, timide, discrète, parlant peu, le regard intense, des yeux d'un noir profond, pleine de grâce, de douceur et de tendresse. Le genre de fille qui porte des jupes à fleurs, qui peut danser sans être grossière, jamais vulgaire, le genre de fille qui dans un sourire renverse le monde et dont la voix douce transperce les coeurs.

Ce genre de fille, celle que je me voyais aimer toute ma vie, je ne l'ai jamais croisée. Nulle part.

Certaines s'en approchaient vraiment, et j'en étais souvent amoureux. La plupart en était loin, très loin.

Comme si la réalité apportait toujours ce petit élément en plus qui balafrait l'image de la fille idéale. Comme si la réalité devait decevoir par essence.

La réalité, c'est l'imaginaire plus la déception.

En marchant dans les rues de Bordeaux donc, j'ai compris que cette fille n'existait pas, et n'existerait jamais. Nous avons tous notre fille idéale (et notre mec idéal), elle est un horizon vers lequel nous tendons mais que nous n'atteignons jamais. Introuvable, idéale, inaccessible.
D'un côté, ça me rassure. Je préfère la savoir dans ma tête et dans mes rêves que quelque part dans le monde bien réel.
Petit à petit, je suis en train d'admettre cette évidence : elle n'existe nulle part, ce genre de fille n'existe pas. Sauf dans mon imagination.
La réalité est un long apprentissage mais j'ai fait quelques pas déterminants ce jour là.
Ce n'est en rien une concession au réel. Au fond, c'est même l'inverse : le triomphe de mon imaginaire, qui s'assume comme tel.
Enfin.