17 octobre 2005

Aïle Eddie.

Je suis né
Un six-coups à la main
Et c'est derrière mon arme levée
Que je mènerai mon dernier assaut.



Aïle, Eddie. Aïle, prisonnier qui fût. Aïle, Pistolero.

Mon vieil ami, aujourd'hui je viens à toi.
Je viens avec mes yeux pour ne pas perdre de vue l'espoir qui me guide et pour voir défiler ces temps anciens où le jour semblait plus clair et les étoiles plus proches.
Je viens avec mes yeux et je les garde, si fait. Je garde mes yeux pour assister à la chute des miens et pour pleurer ceux qui tombent à mes côtés et ceux qui me survivent. Je garde mes yeux pour toi, ô mon vieil ami, car c'est pour toi que je pleure aujourd'hui.

Mon vieux compagnon, je viens aussi avec ma voix et je la garde pour qu'elle me rappelle au monde des vivants, encore, encore et encore, pour hurler la rage d'hier et murmurer celle de demain. Je garde ma voix pour me souvenir de ton nom, ô mon ami terrassé, pour le crier à la face des briseurs d'espoir et des brûleurs de mémoire.

Je garde ma voix pour chanter la venue de la rose et pour chanter ton départ.

Ainsi c'est ici que tu tombes. Va, frère, et que tes nuits soient paisibles. En ton nom je continuerai et par lui seul je vaincrai.

Aïle, Eddie. Aïle, prisonnier qui fût. Aïle, Pistolero.


Ô mon vieil ami, ô mon compagnon, que me reste-t-il qui ne me sera ôté ?



(Pour l'occasion, la triste occasion, je rajoute une musique de circonstance dans la radio : ELM de Yoko Kanno)